/ oi / cr / 2008-11-28-congres
Très peu de participants en début de séance C'est pitoyable. Il sera intéressant d'avoir la liste d'émargement (pour O&I, nous sommes 12 sur 14 sauf erreur de ma part).
P.Rollet: Réunion souhaitée pour débattre sur le projet de décret des enseignants-chercheurs.
B.Houzet: situation grave car une attaque en règle par un certain nombre de décrets, une catégorie se trouve visée, mais les mêmes mesures n'ont pas fait l'objet de la même attention pour défendre d'autres catégories (cf. BIATOSS). C'est déjà fait pour la catégorie C (gestion locale). Lorsque l'on a vu arriver les “primes sucettes” ou les “rallonges” prisent sur les primes des autres, nous étions les seuls à réagir. On nous prend des C pour les transformer en B. On ponctionne sur des gens pour en favoriser d'autres. Si on veut une unité dans cette fac, cela doit être une unité intercatégorielle.
C.Vuylsteker: d'un point de vue global, je rejoins B. Houzet. D'ailleurs, c'est la même approche pour les enseignants-cherrcheurs que les BIATOS: individualiser les carrières, les primes, les services, de transférer les décisions au local pour supprimer les statuts nationaux. ,Cette individualisation va faire souffrir l'université car le travail dépend d'un collectif. C'est supposer qu'il n'y a plus de service public. Ces textes nous tombent dessus sans concertation, d'autant moins lorsque c'est sous la forme d'un décret vu qu'il n'y aura pas de vote.
B.Houzet: on a dénoncé la nocivité de la CPU car elle usurpe une certaine représentativité. Il y a eu une commission plénière de la CPU récemment, pourriez-vous (cf. Président) nous donner des informations sur ce sujet ?
P.Rollet: Je crains de ne pouvoir le faire car je n'y étais pas.
F.Guilbert: On est d'accord sur beaucoup de points, mais qu'est-ce que l'on fait ? On a tout un registre de type d'actions qui peuvent être plus ou moins entendues.
? Bouazi (SGEN-CFDT): nous approuvons la modulation des services et sommes pour l'équivalence TD/TP mais que le temps soit réduit à 150h comme précédemment (décret 1984) et que l'ensemble des tâches des activités des enseignants-chercheurs soient reconnues.
M.Naït-Abdelazziz: lecture du texte de motion soumis par les élus de FSU-CGT.
B.Houzet: Puisque cette motion ne concerne qu'une partie des personnels, autant qu'elle soit votée en conseil restreint ...
P.Rollet: Ce qui suit est une expression personnelle. On est tous dans l'attente d'une évolution des statuts qui reconnaissent nos missions qui ont profondément évoluées depuis 15/20 ans. Le projet de décret ne reconnaît pas cet aspect. Cette pluralité des missions, l'enseignement n'est plus seulement présentiel (accompagnement étudiants, stages, insertion professionnel, à distance ...) ces tâches sont en dehors du service d'enseignement. De même pour les tâches de gestion collective. La revalorisation des rémunérations et des conditions de travail doivent être améliorées et correctes. Il faut que cela soit dit et que l'on puisse faire remonter une contribution qui exprime notre volonté sur le fonctionnement des universités.
J.Riedi: Il y a une part des personnes qui se satisfont du décret et continuent à participer aux aménagements à la marge. Si on fait un bilan des interventions, globalement les gens sont critiques vis à vis du texte. maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Soit l'attitude de la raideur, de la collaboration, de l'aménagement, et toutes les pallettes d'attitudes intermédiaires. A chaque fois que l'on a cède vers moins de services public, qu'on ne répond pas au discours sur les fonctionnaires sont trop nombreux, coûtent chers, on est perdant. Dans le texte, il y a évidemment des choses à adapter, cela ne changera rien au fond du problème.
AF. Paul (O&I): Nous avons un problème de communication, pour l'extérieur tout cela est incompréhensible: on vous donne encore plus d'autonomie, on vous offre des primes (alors que c'est la crise) et vous n'êtes pas contents !
P. Louart (O&I: Il y a deux niveaux d'intervention, un niveau de contestation forte, plutôt qu'une motion trop rapide, on voit bien comment cela sera pris et interprété dans le système. Si on exprime dans les médias le pourquoi de notre contestation. c'est une communication qui exprimerait comment nous fonctionnons car on a une très mauvaise image sur le public extérieur. On se fait toujours avoir sur cette image: les universitaires ne bossent pas.
? Bouazi (SGEN-CFDT): revient et précise sa position sur la modulation de services.
P. Rollet: La diversité des missions doit être reconnue, sur tout sur le déroulement de l'ensemble d'une carrière. Tous ces profils sont légitimes, il n'y en pas de meilleurs que d'autre.
J.Riedi: Le travail doit être évalué collectivement, c'est la seule manière de fonctionner à long terme. Ce qui fera bosser les gens, c'est l'intégration dans une équipe et une réelle gestion des ressources humaines.
Y.Secq: finalement, la LRU est une adaptation des textes à la réalité. il suffit de regarder combien nous sommes dans la salle, on n'est pas élu pour ne pas siéger. Cette remarque est valable pour les élus mais aussi pour la direction ! Comme le Président, je vais aussi “vider mon sac”: je reste sidéré par l'amateurisme de gestion de l'université et du manque d'implication de l'ensemble des collègues. Avez-vous déjà rencontré des collègues ayant lu un compte-rendu de conseil ? Constatez-vous le fonctionnement des conseils avec si peu de propositions et d'attitudes constructives ? Pour certains c'est juste l'occasion de rajouter une ligne sur leur CV nécessaire pour progresser dans leur carrière ? On peut discuter aussi du travail nécessaire pour adapter une motion national au local contrairement au travail de proposition fait en commission notamment sur le fonctionnement de l'université ou encore sur le projet d'établissement ... C'est le problème de fond, bien plus important que ce que nous impose le ministère. La seule question qui me paraît cruciale: comment construire au sein de notre établissement une réelle culture universitaire. C'est fondamental car c'est la seule manière d'avoir une garantie nos modes de fonctionnement surtout avec la LRU et le nouveaux pouvoirs. C'est un travail qui a été commencé avec la redéfinition des commissions, malheureusement avec peu de succès pour l'instant, à cause des élus ! Pour revenir à notre problème, réunir un congrès, c'est pour la façade, au mieux on arrive à une motion et ensuite ... de mon point de vue, il serait préférable de faire preuve d'imagination et de rédiger un texte qui exprime la manière dont on souhaiterait voir fonctionner l'université dans l'absolu, ensuite nous pourrions-nous servir de ce texte comme boussole pour répondre au rythme toujours plus éffréné des réformes et autres décrets. Finalement on nous parle d'université lilloise, voici un projet sur lequel le travail collectif permettrait déjà de constater si nous sommes sur les mêmes valeurs et si un rapprochement voire une fusion est possible ou souhaitable.
M.NaïtAbdelazziz: On tourne un peu en rond. Une étape de réaction, vote franc. Valeurs du service public pas de l'établissement, nous avons besoin d'un cadre national. or on est dans un processus de déréglementation. on connait ce discours et on sait où il mène. comment des universitaires peuvent accepter que le gouvernement injecte des milliards dans le système financier et distribue des miettes aux universités. Pour sauver la retraite par répartition, il faudrait 3 milliards d'euros alors qu'ils en consacrent 200 pour sauver le système financier !
? (SNESUP): Je souhaite revenir sur la modulation de service: je ne suis pas sûr qu'il y ait consensus. Comment un enseignant qui va être surchargé d'enseignement va pouvoir refaire de la recherche ensuite ? Sans parler de la problématique des parcours de carrière des femmes.
J.Riedi (CGT): Il y a un refus du gouvernement de dialoguer avec les syndicats. Les syndicats ont des revendications qu'ils portent depuis longtemps. Sur la modulation, on est en train de tout casser sans savoir ce que l'on va faire derrière. Il y a des mécanismes existants, les délégations CNRS, les CRCT, puisqu'il ya déjà ces outils, pourquoi modifier les statuts ? Concernant la mission “d'administration”, cela me choque un peu lorsque l'on me dit que l'ambition est de devenir un enseignant-chercheur. Quand on devient purement administratif, on n'est plus un enseignant-chercheur. Il ne fait pas favoriser le développement d'une classe qui devient une caste de dirigeants, cela ne me paraît pas normal.
P.Rollet: Je ne suis pas d'accord. Il y a tout un ensemble de tâches collectives comme participer aux conseils, diriger une composante, une université ... N'oubliez pas que cette gestion collective est bien au coeur de notre modèle de fonctionnement de l'université. Je ne suis pas sûr que vous souhaiteriez être gouverné par des énarques ou des patrons du privés.
Bouazi (SGEN-CFDT): Je connais des activités de recherche qui ont démarré sur des activités d'enseignement et à l'inverse des chercheurs qui souhaitent s'investir en innovation pédagogique. Il peut y avoir des passages d'une activité à l'autre, je ne vois pas d'opposition.
N.Postel (SNESUP): La logique du décret c'est “si vous ne faites pas assez de recherche, vous ferez plus d'enseignement” l'enseignement ne doit pas être la variable d'adaptation. Illusoire de croire que l'on pourra résister localement à une loi “nationale”. Nous sommes en compétition qu'on le veuille ou non et le critère c'est les publis pas les enseignements. C'est pour cela que l'on est contre le localisme.
? (SNESUP): Il ne faut pas se tromper de combat. Il serait dommageable que ne ressorte pas un écrit de cette réunion. il a peu de personnes, on a plus de chances d'être d'accord sur un texte
C.Vuylsteker(SNESUP): “ceux qui veulent, ceux qui ont envie” (cf. réaction par rapport à Mr Bouazi). La recherche ne se fait pas sur sa propre volonté. Des non publiants ne sont plus dans les listes des laboratoires. Il faut des moyens et vous savez comment ils sont fléchés.
AF. Paul (O&I): Faire une motion c'est envoyer un message. Si on reste bloqué sur des revendications techniques on ne sera pas entendu (j'ai pas eu le temps de prendre AF. peux-tu compléter ?)
B. Houzet (CGT): C'est vrai qu'un gouvernement qui fuit (cf. CA du CNRS hier) c'est grave ! Pensez aussi qu'il y a des hommes qui meurt dans les rues. Si on vote une motion comme celle-ci, on arrête logiquement les évaluations des BIATOS. Si elle est prise, il faut qu'elle s'applique immédiatement aussi à notre niveau. Si on est si peu, si il est si difficile de mobiliser, c'est parce qu'il y a trop de gens dans cette fac qui n'osent pas dire ce qu'ils pensent. Sinon, on est une belle bande d'hypocrites.
P. Louart O&I): D'accord pour que l'on vote un acte d'opposition fondamental à la méthode et au fond de ce décret. Premier problème: on créé des formes de modulation sur laquelle la communauté est dépossédée de ses décisions. Nous sommes dans un système où il faut collaborer. Prenons comme exemples des thèses portant sur la rémunération individualisée des médecins dans les hopitaux publics (trois thèses convergentes sur ce thème là) qui concluent à l'inefficacité de cette individualisation. Autre remarque: on va accepter que derrière les “nobles” (publiants catégorie A+ et *) il y ait des sous-hommes qui fassent l'administation et l'enseignement. C'est ce qui se passe à l'HEDEC, des larbins qui font des cours à Lille et les “chercheurs” à Nice en environnement protégé. Le Conseil Régional vient de donner quelques millions tranquillement, à cette école. Il fait rappeller l'importance d'un service public, d'un travail collectif. Des carrières qui évoluent oui, mais pas des catégorisations des personnels. Les politiques s'appuient sur les discours dont ils disposent et l'information concrète sur ce que nous faisons (ie. les universitaires) est pauvre en France, on ne donne donc pas assez de clés sur ce que l'on fait réellement à la société.
P. Rollet: Il est indispensable que nous nous quittions sur une prise de position. Cela serait bien qu'elle soit consensuelle et le plus possible unanime. Je suis assez sensible aux arguments pour dire qu'une motion n'est pas qu'à destination du ministère, mais diffusée aussi sur le plan local. Il y a l'aspect communication, mais il faut donner un peu de fond en même temps. C'est un peu compliqué. J'ai entendu la proposition du SNESUP et de la CGT. J'ai aussi travaillé sur une proposition à partir de ce que vous avez remonté. (lecture du texte de “sa” motion)
Une longue discussion s'ensuit pour retravailler la motion proposée par la direction avec de nombreuses modifications de mots, d'expressions, inversion de phrase ... tout cela pendant plus d'une heure avant un vote à l'unanimité de la motion. On ne se sera pas déplacé pour rien.