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Ouverture & Indépendance (1999-2016)

Après 17 ans d'aventure collective, «Ouverture & Indépendance» (O-I) ne présentera pas de liste aux prochaines élections de mars 2016 et s'arrête définitivement.

La présidentialisation de l'élection induit un réflexe regrettable chez un grand nombre de collègues qui portent leur vote principalement sur les listes présidentielles. O-I ayant toujours défendu l'importance du rôle des élus dans les conseils et de leur implication active dans la définition de la politique de l'Université, nous ne voulons pas porter de liste présidentielle.

C'est donc avec beaucoup de déception sur ce qu'est devenu l'Université depuis quelques années et principalement avec le tournant de la loi LRU en 2007 que nous préférons arrêter maintenant la belle aventure collective qu'a été O-I durant ces 17 années d'existence.

Naissance, développement et chute d'Ouverture & Indépendance

En 1999, un jeune moniteur en informatique (Bruno BEAUFILS) élu au CA de l'USTL sur une liste de défense des étudiants-chercheurs dans la circonscription électorale de son UFR (IEEA) a, conformément à la profession de foi de sa liste, commencé à mettre à disposition de tous (via un site web) les informations transmises aux élus du conseil. Il a rapidement été rejoint dans cette démarche par un élu MCF en informatique (Xavier REDON) d'une autre liste et d'une autre circonscription électorale (celle contenant l'EUDIL). À cette époque, à part les élus, aucun compte-rendu ni relevé de décision permettait aux personnels lambda de savoir ce qui se passait dans les conseils centraux. Les traces de ce premier mandat, qui a constitué l'étape préalable de création du collectif Ouverture & Indépendance, sont encore disponibles sur notre site web (cf http://www.ouverture-independance.fr/1999). On y retrouve les principes fondateurs d'O-I : l'accès à l'information institutionnelle et politique pour l'ensemble des membres de l'Université. En plus de rédiger des comptes-rendus détaillés, en indiquant notamment leur vote, nos deux collègues, rejoints plus tard par 2 autres élues syndiquées, ont dû numériser eux-mêmes les documents préparatoires diffusés uniquement sous forme papier, afin que les personnels puissent y accéder !

En 2003 le mode de scrutin a été modifié, via notamment la constitution d'une circonscription électorale unique. Autour de la démarche amorcée depuis 1999, un collectif de MCF et moniteurs couvrant plusieurs composantes s'est constitué et a présenté des listes dans les collèges B des 3 conseils centraux (cf http://www.ouverture-independance.fr/elections/2003). Ce fut la naissance officielle d'Ouverture & Indépendance, qui a pu obtenir 11 élus : 4 au CA, 3 au CEVU et 4 au CS. La dynamique du collectif est née durant ce mandat avec des réunions régulières et des comptes-rendus accessibles via une liste de diffusion d'emails (cf http://www.ouverture-independance.fr/contacts/liste). Parmi les actions d'O-I ayant porté leurs fruits on peut citer la modification profonde du fonctionnement des conseils (via l'inclusion de la production, la validation et la diffusion systématique de tous les comptes-rendus de séance par la direction de l'Université). En plus de la liste de diffusion, le site web du collectif (http://www.ouverture-independance.fr) a vu le jour pour tenter de faciliter l'accès aux documents préparatoires et comptes-rendus pour tous les personnels.

En 2007, le collectif s'est étendu à l'ensemble des collèges personnels : collège A et BIATOSS (cf http://www.ouverture-independance.fr/elections/2007). En plus d'avoir été le premier et seul collectif incluant l'ensemble des catégories de personnels de l'Université, O-I est devenue la liste avec le plus grand nombre d'élus dans les conseils centraux : 9 au CA (3 A, 4 B et 2 BIATOS), 6 au CEVU (2 A, 3 B et 1 BIATOS) et 6 au CS (2 A, 1 b, 1 c et 1 e). Malheureusement, ce mandat aura aussi été l'un des plus courts de l'histoire de l'Université. L'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy a vu le début de la mise en oeuvre des réformes destructrices de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche via la loi dite sur les Libertés et Responsabilités des Universités (LRU). Cette destruction a depuis largement été poursuivie et étendue par les gouvernements de François Hollande.

En 2008, les premières élections à la mode LRU ont eu lieu. Elles se sont cependant accompagnées d'une situation particulière puisque Philippe ROLLET était le seul candidat annoncé à la Présidence. Ce sont donc des listes non présidentielles qui se sont présentées aux suffrages. Le changement de la composition du CA et la mise en oeuvre de la prime-majoritaire en son sein (affectant la moitié des sièges à la liste arrivant en tête des suffrages), a cependant induit non seulement une forte réduction des listes présentes dans les conseils, mais aussi une sur-représentation dans les collèges A et B des listes arrivées en tête. Le nombre d'élus d'O-I a ainsi chuté drastiquement : 3 élus au CA (1 A, 1 B et 1 BIATOS), 5 au CEVU (2 A, 2 B et 1 BIATOS) et 5 au CS (3 A, 1 B, 1E) (cf http://www.ouverture-independance.fr/elections/2008). Ce mandat a été marqué par un mouvement de révolte sans précédent dans les Universités, très suivi dans notre Université (cf http://greve.lille1.fr) et auquel O-I a largement participé. Malheureusement de profonds changements d'organisation ont ensuite marqué l'Université. Malgré cela, les élus d'O-I sont restés force de proposition tout au long du mandat. Pour ne citer que deux actions sur lesquelles nous nous sommes mobilisés on peut rappeler la lutte contre la précarité des collègues BIATOSS en CDD depuis plus de 5 ans, qui a abouti à la mise en place d'une CDI-isation avant que la loi Sauvadet ne soit promulguée ; et l'instauration d'un rapporteur de commission parmi les élus, avec un rôle de restitution aux conseils des travaux menés en commissions. Sur cette dernière action, on peut regretter une mise en oeuvre inachevée, du fait du manque de courage des élus de l'ensemble des autres listes qui n'ont jamais assumé cette tâche. On peut y lire un signe avant-coureur de la victoire de la loi LRU sur les esprits : «chers collègues, déléguez-donc la gestion de votre établissement à des professionnels de la gestion, qui en font leur carrière et concentrez-vous sur votre recherche».

En 2012, l'Université Lille 1 a vécu ses premières élections présidentielles avec une confrontation entre deux membres de la même équipe sortante, comme il est d'usage dans de trop nombreuses Universités. Philippe ROLLET et Isam SHAROUR ont donc constitué des listes présidentielles. La campagne s'est alors polarisée sur les personnes puisque la différence entre les programmes était plus que négligeable. Dans les dernières heures précédant le dépôt des listes O-I a commis une grossière erreur technique qui a mené à l'annulation de la liste en collège B pour le CA. C'est probablement ce qui a permis à Philippe ROLLET de remporter les suffrages de ce collège (d'une seule et unique voix) et donc d'obtenir une des deux majorités, l'autre étant acquise par Isam SHAROUR sur le collège A. O-I s'est donc retrouvée sans représentation en CA, avec une seule élue au CEVU et un seul élu au CS (cf http://www.ouverture-independance.fr/elections/2012). Sans présence au CA, le niveau d'information et d'influence du collectif est devenu quasiment nul.

2016 : un mandat de transition

Nous voici donc en 2016 face à une nouvelle élection présidentielle. On y retrouve presque les mêmes protagonistes qu'en 2012 : Jean-Christophe CAMART (soutenu par la liste DPE) dans la continuité de l'équipe actuelle et Isam SHAROUR (soutenu par une nouvelle liste basée sur AMBITION). Un nouvel arrivant marque cependant une rupture importante avec 2012 : Charles SUQUET (soutenu par les listes SNESUP-CGT).

Face à cette situation, il est illusoire de présenter une liste sans candidature à la Présidence et O-I s'y refuse. En effet les seules possibilités envisageables sont de faire une liste d'union avec une des listes présidentielles ou d'arrêter le collectif. Outre que s'allier à une personne plutôt qu'à des idées n'est pas dans l'ADN d'O-I, la décision a finalement été emportée par l'amoindrissement très net de la dynamique collective durant la dernière mandature, portée par nos deux seuls élus. Nous terminons cette aventure et ne déposerons pas de liste pour cette élection ou les suivantes.

Nous espérons que les collègues qui se sont investis durant de longues années pourront retrouver d'autres cadres aussi sympathiques, dynamiques et enrichissants que ce qu'a été O-I durant ces 17 années. Peut-être que la création de l'Université de Lille rebattra les cartes et qu'une nouvelle liste portant les mêmes préoccupations qu'O-I autour de la transparence et du rôle central des conseils dans la définition de la politique de l'Université émergera.

Merci à tous les collègues qui ont soutenu les listes et le travail réalisé par les élus et candidats d'O-I durant toutes ces années.

Banzaï !

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